Bonjour bonjour !
Suite à plusieurs conversations que j’ai eues avec une amie qui parle de la féminité en des termes un peu mystiques et à différentes choses que j’entends ou lis parfois à propos de la féminité (j’entends, pour tout ce post, la féminité au sens de « womanhood », pas « femininity »), je me suis dis que j’allais partager mes questionnements sur ce sujet avec vous.
Qu’est-ce que signifie pour vous la féminité ?
En fait, je me demande s’il existe une chose telle que la féminité qui ne soit pas uniquement le fait de posséder un système reproducteur femelle (mais qui y serait obligatoirement lié) tout en étant en dehors de toute construction sociale (donc du genre). Quelque chose qui serait sur un plan plus profond, de l’ordre du primitif ou de l’instinctif, en fait.
(si vous ne voulez pas lire mes développements un peu confus de la question, vous pouvez vous arrêter là
)
Je pense à une fois où ma mère me parlait du fait, pour une mère, de ressentir de manière viscérale les pleurs de son nourrisson, convaincue par l'expérience que les hommes ne le ressentent pas de façon aussi intense : ce n'est plus exactement le sujet puisque ça se limite à la maternité, mais est-ce que ça relève d’une réalité « naturelle » et
corporelle, ou est-ce que c'est seulement dû à comment on nous élève ?
Notre expérience de la vie passe forcément par notre corps, et avoir ou non la capacité de créer et faire naître un nouvel être humain, ça fait quand même une grosse différence, donc je me dis que ça doit avoir une répercussion sur notre expérience du monde.
Donc, même dans un monde où hommes et femmes seraient considérés comme parfaitement égaux, il y aurait quand même des expériences communes à toutes les femmes(/hommes) que les hommes(/femmes) ne pourraient pas connaître. Alors quelles conséquences ça a, d’une part, et, d’autre part, est-ce qu’il existe un « instinct » qui serait différent chez les hommes de chez les femmes ?
Je pense aussi cette question en rapport avec ce qu'on tend à répondre face à l'idéologie transactiviste : je ne vois effectivement pas comment on peut avoir le sentiment d'appartenir à l'autre sexe, une fois débarrassé des stéréotypes qui y sont rattachés, alors qu'on en a jamais expérimenté la réalité corporelle. Mais à l'inverse, est-ce qu'être une femme ou un homme se résume uniquement à avoir un certain corps, sans qu'aucun ressenti/intuition y soit lié (toujours dans l'hypothèse d'un monde parfaitement égalitaire) ? Ou bien est-ce que ça aurait quand même une influence sur qui nous sommes en tant qu’individus (pas en terme de personnalité, mais plutôt d'expériences et de comportements) ? Et du coup, quelle serait la limite entre ce qui serait « naturel », ou corporel, et ce qui relèverait du socialement construit ?
Toutes ces ruminations pour dire : jusqu'à quel point notre corps sexué influence ce que nous sommes et est-ce qu’il existe quand même quelque chose, qui ne serait pas juste le corps, qu'on pourrait qualifier d’intrinsèquement féminin ou masculin, et si oui, qu’est-ce que c’est ?
Voilà, qu'en pensez-vous ?
(et, avez-vous des recommendations d'ouvrages/articles féministes radicaux sur ce sujet en particulier ?)